La mauvaise réputation de la prostate quant à son retentissement nocif sur la sexualité est une réalité. Une majorité d’hommes croit encore que l’ « opération » de cette glande mystérieuse est obligatoirement synonyme de perte de la virilité d’où le retard, voire le refus, d’un bon nombre d’hommes à consulter ou à se faire opérer. La crainte grandissante du cancer de prostate entretenue par les campagnes de dépistage récentes n’a fait qu’aggraver cette réputation.
Pourtant, malgré leur fréquent retentissement sur la qualité de vie des patients (et de leur partenaire), la réalité est que les liens entre troubles sexuels et maladies de la prostate restent encore mal connus tant pour les soignés que pour les soignants. De surcroît, ces dernières années ont été marquées par d’importants progrès thérapeutiques avec la multiplication de nouveaux traitements (médicamenteux, chirurgicaux ou physiques) tant pour l’hypertrophie bénigne de la prostate que pour le cancer de la prostate. L’impact sexuel de ces nouveaux traitements est mal connu, ce qui ne facilite pas le choix du traitement qui permettrait de préserver au mieux la sexualité des patients. En effet, le maintien de la fonction sexuelle est un paramètre important de la qualité de vie d’une majorité d’hommes et de femmes.