En France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Le diagnostic de ce cancer repose sur des dosages sanguins et des techniques d’imagerie médicale, dont l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM). Quelle est la place et l’importance de cette technique dans le diagnostic ? Santé Sur le Net fait le point sur cette question, au travers des résultats de deux récentes études.
Cancer de la prostate et IRM
Actuellement, le diagnostic du cancer de la prostate repose sur différents dosages et examens :
- Un toucher rectal ;
- Un dosage sanguin du PSA (Prostatic Specific Antigen) ;
- Une biopsie prostatique ;
- Un scanner abdomino-pelvien ;
- Une IRM pelvi-prostatique.
Récemment, deux études se sont penchées sur le rôle et l’intérêt de l’IRM dans le diagnostic du cancer prostatique.
Une meilleure définition des indications de la biopsie prostatique
La première étude est une méta-analyse effectuée à partir de 42 études ayant inclus au total 7 321 patients. L’analyse des données a mis en évidence que les hommes ayant obtenu des résultats négatifs ou non suspects à l’IRM présentaient une probabilité d’environ 9 % de développer un cancer de la prostate cliniquement significatif.
Par ailleurs, aucune différence n’a été observée entre les hommes n’ayant jamais eu de biopsie prostatique et ceux ayant déjà eu une biopsie négative. Malgré l’hétérogénéité des études, ces données se montrent utiles pour mieux définir le risque de cancer prostatique et ainsi :
- Rassurer les patients ;
- Conforter les médecins qui envisagent d’éviter une biopsie prostatique.
Une technique d’imagerie essentielle au diagnostic
La seconde étude est également une méta-analyse, réalisée à partir de 29 études ayant inclus au total 13 845 hommes naïfs de biopsie et pour lesquels un cancer de la prostate est suspecté. L’utilisation de l’IRM pour déterminer la pertinence d’une biopsie prostatique, par rapport à une biopsie systématique, était associée à :
- Une hausse de 15 % du taux de diagnostic de cancer prostatique ;
- Une augmentation de 11 à 18 % du taux de diagnostic du cancer de la prostate significatif au niveau clinique.
La biopsie prostatique, réalisée après une IRM, permet ainsi un meilleur diagnostic du cancer de la prostate, tous grades confondus, que la biopsie pratiquée de manière systématique chez tous les hommes suspecté d’avoir un cancer prostatique. L’IRM apporte donc aujourd’hui des éléments contributifs essentiels au diagnostic du cancer de la prostate, et limite notamment le recours à la biopsie systématique.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Negative Predictive Value of Multiparametric Magnetic Resonance Imaging in the Detection of Clinically Significant Prostate Cancer in the Prostate Imaging Reporting and Data System Era: A Systematic Review and Meta-analysis. NCBI. Consulté le 15 juin 2020.