Une étude publiée dans Clinical Genitourinary Cancer suggère que la prostatectomie peut pallier efficacement à l’échec d’une radiothérapie pour le cancer de la prostate. L’opération est associée à un excellent taux de survie à long terme chez les hommes pour qui les radiations n’ont pas été efficaces.
Le cancer le plus répandu chez les hommes
Le cancer de la prostate est la 4ème cause de mortalité par cancer en France (8 876 décès en 2009). Même si les taux de survie s’améliorent avec le temps, plus de 50 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année dans l’Hexagone. Actuellement, l’âge médian du décès causé par le cancer de la prostate est de 83 ans.
La généralisation des démarches diagnostiques devrait augmenter le nombre de nouveaux cas détectés et diminuer la mortalité dans les années futures. Le National Institute of Health (NIH) estime qu’à l’avenir, 14% des hommes seront diagnostiqués d’un cancer de la prostate au cours de leur vie.
Le schéma thérapeutique dépend avant tout du type de cancer. La taille de la tumeur, la présence de métastases et le profil du patient permettent de guider le choix entre la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie. Dans le cas d’un cancer localisé (sans atteinte ganglionnaire), la radiothérapie et la prostatectomie totale sont les deux traitements de référence.
La prostatectomie totale après radiothérapie : délicate mais efficace
L’étude a analysé les résultats de 364 patients ayant subi une opération chirurgicale après une radiothérapie infructueuse. Elle révèle que 88,6% de ces hommes sont encore en vie 10 ans après l’opération (contre 70% en moyenne), et 72,7% sont vivants 20 ans après l’intervention.
Lors de cette chirurgie, la prostate et les tissus environnants sont retirés. On parle d’une manœuvre délicate en raison de la dégradation des structures voisines de la prostate par la radiothérapie. Les radiations abîment les tissus qui entourent la prostate, rendant la délimitation de l’ablation difficile pour le chirurgien.
Un cancer localisé peut être retiré à l’aide de techniques mini-invasives robotiques. Parfois, la chirurgie ouverte est nécessaire. Le geste chirurgical est souvent privilégié pour les sujets les plus jeunes. L’opération d’une personne âgée peut être infructueuse voire contre-indiquée. Aussi, le professeur d’urologie Naveen Pokala explique que certains patients ne préfèrent pas prendre le risque de subir une opération dont le bénéfice est incertain, malgré qu’elle soit un compromis de choix.
Hadrien V. Pharmacien
Sources :
Naveen Pokala & al. « Survival Outcomes in Men Undergoing Radical Prostatectomy After Primary Radiation Treatment for Adenocarcinoma of the Prostate ». Clinical Genitourinary Cancer. 10/03/16
« Quelques chiffres : cancer de la prostate ». Institue National du Cancer (INCa). Consulté le 11/03/16