En France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme avec plus de 50 000 nouveaux cas par an et plus de 8 000 décès. Le recours à la chirurgie est privilégié dans un grand nombre de cas, et plusieurs techniques chirurgicales peuvent être envisagées. Ainsi, dans ce contexte, l’un des grands acteurs de l’hôpital privé en France, Elsan, vient de lancer une étude visant à évaluer l’intérêt de l’une de ces techniques, la chirurgie assistée par robot ou chirurgie robot-assistée.
Cancer de la prostate et chirurgie
Face au cancer de la prostate, plusieurs alternatives thérapeutiques peuvent être envisagées, selon le cas de chaque patient :
- La chirurgie ;
- La radiothérapie externe ;
- La curiethérapie ;
- L’hormonothérapie ;
- La surveillance active.
La chirurgie consiste à réaliser une ablation de la prostate (prostatectomie totale) et est fréquemment envisagée lorsque la tumeur est localisée. L’intervention peut mettre en œuvre trois techniques différentes :
- La laparotomie, la plus ancienne technique, consiste à inciser l’abdomen au niveau de la prostate à retirer ;
- La coelioscopie conventionnelle, apparue par la suite, permet de limiter l’incision à seulement trois à quatre petites incisions pour permettre le passage des instruments chirurgicaux ;
- La chirurgie robot-assistée, la plus récente, facilite les gestes du chirurgien grâce à l’aide d’un robot qui manipule les instruments chirurgicaux.
Evaluer l’intérêt de la chirurgie robot-assistée du cancer de la prostate
Jusqu’à aujourd’hui, aucune étude scientifique n’avait précisément évalué l’intérêt de la chirurgie robot-assistée par rapport aux deux autres techniques chirurgicales. Pour pallier ce manque, une grande étude nationale vient d’être lancée. Elle devrait porter sur 2 000 patients à travers toute la France et durer cinq ans. Ainsi, l’objectif est de déterminer les effets respectifs des trois techniques chirurgicales sur plusieurs paramètres :
- La récupération des patients après l’intervention, à la fois sur le plan urinaire et sexuel ;
- Le taux de survie des patients ;
- La qualité de vie des patients à court, moyen et long terme.
Tous les patients recrutés dans les 22 centres hospitaliers participants à l’étude devront compléter des auto-questionnaires, avant l’intervention de prostatectomie totale, puis régulièrement après l’intervention et ce sur une durée totale de 5 ans.
2 000 patients recrutés sur 5 ans
Au terme des cinq années, les investigateurs de l’étude pourront déterminer précisément l’intérêt de la chirurgie robot-assistée par rapport aux autres techniques chirurgicales, à deux niveaux :
- Une meilleure récupération post-opératoire du patient;
- Un intérêt socio-économique vis-à-vis de l’utilisation des robots chirurgicaux.
Pour les équipes médicales, les premiers résultats devraient être disponibles à la fin de la première année de l’étude. Notamment en ce qui concerne le risque de complications post-opératoires, la récupération de la fonction urinaire et le besoin en rééducation, en examens complémentaires et en médicaments. Actuellement, de plus en plus d’établissements hospitaliers s’équipent de robots chirurgicaux. Ce sont des équipements coûteux qui facilitent le travail des chirurgiens au quotidien. Cette étude pourrait également démontrer que les patients en tirent aussi de grands bénéfices !
Estelle B., Docteur en Pharmacie