Avec plus de 70 000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Une récente étude a récemment évalué l’intérêt de la chirurgie sur la survie chez les patients atteints d’un cancer localisé de la prostate. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique European Urology.
Cancer de la prostate et chirurgie
Pour traiter le cancer de la prostate, plusieurs alternatives thérapeutiques peuvent être envisagées, seules ou en association :
- Une simple surveillance médicale rapprochée ;
- La chirurgie prostatique ;
- La radiothérapie externe ;
- La curiethérapie ;
- L’hormonothérapie ;
- La chimiothérapie.
Le choix de la stratégie thérapeutique dépend notamment du stade d’évolution de la tumeur et de l’état de santé du patient. Le recours à la chirurgie doit être réservé aux patients pour lesquels elle représente un réel bénéfice.
Une diminution du risque de mortalité toutes causes confondues
Pour mieux évaluer l’intérêt de la chirurgie chez les patients atteints d’un cancer de la prostate localisé, des chercheurs américains ont mené un essai clinique à long terme sur 731 patients. Ces patients ont été aléatoirement répartis en deux groupes :
- Des patients ayant subi une prostatectomie totale (ablation totale de la prostate) ;
- Des patients bénéficiant d’une surveillance médicale.
Au total, les patients ont été suivis sur une période moyenne de 18,6 ans. Les résultats ont montré que le risque de mortalité toutes causes confondues était significativement plus faible (-16 %) dans le groupe traité chirurgicalement que dans le groupe surveillé. La mortalité liée au cancer de la prostate n’a pas été évaluée de manière spécifique. Parallèlement, la survie moyenne dans le groupe chirurgie était de 13,6 ans, contre 12,6 ans dans le groupe observation, après plus de 22 ans de suivi.
Une amélioration de la survie en particulier pour certains patients
La différence absolue de mortalité toutes causes confondues entre les deux groupes de patients était la plus importante pour les patients âgés de moins de 65 ans, par rapport aux patients âgés de plus de 65 ans. La différence de mortalité et de survie moyenne entre les deux groupes était également plus importante chez les hommes présentant un cancer de la prostate à risque intermédiaire, avec une diminution du risque de mortalité de 13 % et un allongement de la survie de 2,1 ans. Le bénéfice de la chirurgie était supérieur pour ces patients, par rapport aux patients ayant un cancer de la prostate à risque faible ou élevé.
Dans le cas du cancer de la prostate localisé, la chirurgie apporte un bénéfice en termes de réduction de la mortalité toutes causes confondues et d’amélioration de la survie. Toutefois, ce bénéfice est d’autant plus important pour les hommes âgés de moins de 65 ans et ayant une tumeur de risque intermédiaire. Des informations précieuses pour les équipes médicales.
Estelle B., Docteur en Pharmacie