Le cancer de la prostate représente le cancer le plus fréquent chez l’homme âgé. Le traitement dépend du stade de la maladie et de son extension. Certains cancers avancés ont un risque important de se généraliser. Le traitement classique vise alors à « contenir » la maladie. De récentes études révèlent l’intérêt de la prostatectomie pour ces patients.
Un cancer, différents stades…
Le cancer de la prostate est subdivisé en différents stades en fonction de l’étendue de la maladie.
Pour rendre compte de cette variété, on utilise la classification TNM : T pour Tumeur, N pour Nodes (ganglions en anglais) et M pour Métastases. Le stade est déterminé grâce à l’examen histo-pathologique d’une biopsie de la tumeur et un bilan complet.
La stadification va de T1 (cancer localisé à la prostate, asymptomatique) à M1 (présence de métastases dans des organes lointains, en général dans les os) :
T1 a et b | Cancer découvert fortuitement lors de l’examen histologique après traitement chirurgical d’un adénome (tumeur bénigne) par voies naturelles ou voie haute |
T1 c | Cancer découvert suite à une élévation du PSA et non palpable au toucher rectal |
T2 | Tumeur palpable et atteignant moins de la moitié d’un seul lobe prostatique (T1a), un seul lobe mais plus de la moitié du lobe (T2b), ou les deux lobes (T2c) |
T3 | Tumeur palpable s’étendant en dehors de la capsule (enveloppe) prostatique |
T4 | Tumeur palpable envahissant les organes de voisinage (vessie ou rectum) |
N0 | Aucun ganglion envahi |
N1 | Un ganglion pelvien envahi (de moins de 2 cm de diamètre) |
N2 | Un ou plusieurs ganglion(s) envahi(s) mais aucun de plus de 5 cm |
N3 | Un ganglion de plus de 5 cm envahi |
M0 | Pas de métastase (hormis le ou les ganglion(s) locaux) |
M1 | Présence de métastases à distance |
Contrairement aux premiers stades ou le pronostic est bon, les patients atteints de cancer de la prostate métastasé ont des taux de survie limités (pas plus de quelques années).
La question se pose du traitement des malades présentant un cancer de la prostate avancé avec un fort risque de développer des métastases.
Toujours un intérêt à traiter la tumeur initiale
Un traitement radical visant la tumeur initiale (prostatectomie ou radiothérapie) chez les hommes souffrant d’un cancer à fort risque de dissémination présente-t-il un intérêt pour la survie de ces derniers, par rapport à un traitement non invasif (la prise d’anti-androgènes) ? C’est la question que s’est récemment posée une équipe de chercheurs suédois.
Les résultats, publiés dans le journal European Urology, sont sans appel : lors d’un suivi sur 15 ans, la survie était améliorée de 25 % pour les patients ayant bénéficié du traitement radical.
Ce résultat n’est pas vraiment une surprise ; de précédentes études sur le cancer du rein ou de l’ovaire avaient déjà déterminé que le retrait de la tumeur initiale est toujours bénéfique pour la survie, même en présence de métastases. Dans une étude sur le cancer métastasé du colon, le taux de survie était amélioré de 8 % à 2 ans pour les patients ayant reçu une chimiothérapie seule, et de 30 % chez ceux ayant bénéficié d’une chirurgie de la tumeur initiale associée à une chimiothérapie.
Le traitement de la tumeur initiale, que ce soit par chirurgie ou par rayons, semblent donc freiner la généralisation du cancer de la prostate à fort risque métastatique.
Isabelle V., journaliste scientifique
– Le cancer de la prostate – ligue-cancer. Consulté le 11 janvier 2018.